Motricité libre
Motricité libre

5 raisons essentielles de pratiquer la motricité libre

Avez-vous déjà entendu parler de la motricité libre ? Cette notion, à consonance technique, peut parfois dérouter certaines habitudes du quotidien.

En effet, dans les grands magasins, un grand nombre d’objets de puériculture sont proposés à la vente, mais ces articles représentent trop souvent des freins dans le bon développement de la motricité de l’enfant.

Voici deux exemples :

Le transat

Dans un transat, l’enfant est maintenu dans une position qu’il ne maîtrise pas, c’est à dire une position plus ou moins assise. Cette position, figée, lui impose de contracter ses muscles dorsaux afin de maintenir la stature. De plus, son champ de vision est considérablement réduit et sa liberté de mouvement est inexistante.

Le trotteur

Le trotteur permet à l’enfant, placé verticalement et en suspension sur ses parties génitales, de faire un semblant d’expérience du déplacement. Le problème c’est que cette pratique régulière entraîne un mauvais positionnement des pieds ainsi que des appuis de l’enfant. De plus, l’enfant, étant « habitué » à être arrêté par les contours du trotteur lorsque celui-ci rencontre un obstacle, ne pourra se faire une représentation objective de lui même dans l’espace. C’est pourquoi il aura plus de risque de tomber et de se cogner dans les murs lorsqu’il ne sera plus dans son trotteur.

Surtout, ne vous inquiétez si vous utilisez ou avez utilisé de tels objets, nous avons nous même utilisé un transat pour Arthur lors de ces premiers mois. Nous l’avons cependant vite relayé au grenier (le meilleur endroit pour lui à présent !)

Nous allons à présent vous exposer 5 raisons essentielles de pratiquer une approche différente avec votre enfant, et ce, dès le berceau. Une approche qui n’entrave ni les mouvements, ni la liberté de l’enfant : la motricité libre.

C’est Emmi Pikler, au sein de la pouponnière de Lóczy à Budapest, qui à mis en place cette approche éducative et médicale innovante. Le principe repose donc sur la motricité libre, c’est à dire le fait de laisser l’enfant libre de tous ses mouvements, sans les lui enseigner et sans l’aider.

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Motricité Libre: 5 raisons essentielles de la pratiquer

1. Expériences motrices libres

Lorsque le nourrisson est placé allongé sur le dos, il ne fait aucun effort pour se maintenir dans cette position. Il s’agit d’une position physiologiquement naturelle qui ne demande aucun exercice de tension pour se soutenir. C’est donc une position qui lui est tout à fait agréable.
Dans cette position, l’enfant peut tourner la tête entièrement à gauche et à droite, il peut bouger les bras, les mains, les jambes, les pieds. Il peut relever le bassin pour attraper ses pieds, et jouer avec par la même occasion. Cette position va lui permettre de faire de très nombreuses expériences motrices auxquelles il pourra s’adonner en toute liberté.

2. Développement physiologique naturel

L’être humain, de part sa physiologie, son anatomie et ses aptitudes naturelles est capable de se mouvoir seul. Aucune stimulation extérieur n’est nécessaire pour stimuler l’enfant. Bien au contraire, un enfant qui aura appris à faire ses propres découvertes, ses propres expériences et ses propres acquisitions se développera bien plus naturellement que s’il est contraint à des stimulations ou à l’utilisation d’objets l’incitant à se développer.

3. Acquisition de la confiance en soi

L’enfant qui apprend par lui même à se mouvoir voit sa confiance en lui renforcée par les actions qu’il entreprend. Au fil du temps, la réussite de ses entreprises va l’engager dans un chemin de confiance en lui qui va lui insuffler encore plus d’envie et de motivation pour tenter de nouvelles expériences. Non seulement l’enfant va apprendre à se faire confiance, mais en plus, cette confiance va l’aider considérablement à se développer harmonieusement. Ce sont les premiers pas vers la marche.

4. Développement de l’autonomie

L’enfant qui apprend seul à se déplacer ne sera pas tributaire d’une tierce personne pour entreprendre des déplacements et des mouvements. Cet enfant verra son autonomie s’accroître au rythme de son évolution. L’enfant, par ces actions volontaires va développer son autonomie beaucoup plus rapidement et beaucoup plus sûrement qu’un enfant ayant été contraint dans sa liberté de mouvements.

5. Diminution des tensions entre parents et enfants

Le fait que l’enfant soit autonome pour se déplacer et entreprendre ses actions va permettre de diminuer voir supprimer les tensions pouvant alors apparaître entre enfants et parents. Prenons un exemple tout simple : pendant une promenade au parc, l’enfant est placé sur une balançoire et poussé par l’un de ses parents, jusqu’ici tout va bien. Au bout d’un certains moments, l’adulte va avoir envie de passer à autre chose et va donc descendre l’enfant de la balançoire et l’inviter à faire autre chose. Cependant, l’enfant n’est pas acteur de cette décision et donc une « crise » peut apparaître chez l’enfant qui va alors exprimer son mécontentement. Un enfant qui est capable d’entreprendre lui même l’action de son choix sera pleinement décideur du moment ou il commence et du moment ou il arrête son activité, de ce fait, aucune frustration et aucune tension n’apparaîtra.

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Motricité libre dans les escaliers… mais sous surveillance parentale

Nous avons tous en nous une part intentionnelle qui nous pousse à faire à la place de l’enfant comme provoquer une interaction avec l’enfant, faire à sa place pour gagner du temps, aider l’enfant car il n’en est théoriquement pas capable.

Cependant, il faut bien avoir à l’esprit que ces actions peuvent gêner l’enfant dans le développement de sa motricité. Le temps que vous pouvez gagner à un certain moment représentera autant de temps perdu plus tard, sans parler des tensions pouvant alors survenir.

La motricité libre en toute sécurité

Motricité libre ne veut pas non plus dire laisser l’enfant faire seul dans son coin. Une des notions essentielles est d’observer et d’accompagner l’enfant dans ses entreprises. On peut par exemple le laisser explorer les escaliers mais sous surveillance. Au début, vous serez tout près de lui pour prévenir une possible chute. Dans sa phase de découverte (15-20 mois), vous pouvez très bien le laisser se mettre debout sur le canapé ou sur la table du salon. Oui j’ai bien dit sur la table du salon :-) Soyez rassuré, cela ne lui apprend pas de mauvaises habitudes mais au contraire lui permet de faire des découvertes incroyables. Quand il sera plus grand et s’il continue à monter sur la table et que cela vous embête, vous l’amènerez calmement vers une autre activité. Au bout de 3-4 fois, il arrêtera de lui-même de monter sur la table. Avec bienveillance, empathie et patience, vous pouvez changer tous les comportements de votre enfants.


Arthur en motricité libre entre 18 et 22 mois

Si vous souhaitez aller plus loin sur le sujet de la motricité libre, nous vous conseillons le livre suivant qui est l’un des titres phares de notre bibliothèque. « L’éveil de votre enfant, Le tout-petit au quotidien » de Chantal de Truchis :

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Je vous conseille également notre article sur le choix de bonnes chaussures pour commencer la marche.

 

 

About Amelie Blot

Je me rappelle étant petite que je disais à ma maman : "quand je serai grande je ne punirai pas mes enfants !". Les années ont passé, je suis devenue maman et ce principe qui "était" en moi est plus fort que jamais. Je me forme au quotidien, à travers mes lectures enrichissantes et auprès de mon petit Arthur, à une méthode d'éducation respectueuse et bienveillante. J'espère pouvoir vous transmettre le goût de vivre la fabuleuse aventure de la parentalité tout en préservant l'épanouissement familiale si nécessaire au bonheur.

4 4 commentaires

  1. bonjour, je trouve le paragraphe sur le trotteur un peu « léger », parce que cela va plus loin que le mauvais positionnement des pieds et des appuis,et fausser son point de gravité, cela n’est pas bon pour les hanches des enfants, vous ne trouverez aucun trotteur chez un ostéopathe ou un kiné…. bien sur on ne voit pas les effets sur le cour terme, mais bien plus tard. Comme il est physiologiquement mauvais de mettre un bébé debout sur ces genoux…bien sur le bébé aime cette position parce qu’il tend vers cela… mais son corps n’est pas prêt….
    en tout cas merci pour vos articles, ils sont très intéressants et cela fait du bien de relire de temps en temps au fur et à mesure que les enfants grandissent.

  2. Bonjour,
    article très complet :-)
    Si cela vous intéresse, je vous donne le lien de celui que j’avais rédigé à ce sujet il y a plusieurs mois déjà:
    http://lejournaldetitouan.blogspot.fr/2014/04/liberte-motrice.html

    Je vous souhaite une belle soirée et à très bientôt sans doute!

  3. Bonjour,
    merci, cet article est très intéressant. C’est en effet une pratique qui a de nombreux bienfaits pour l’enfant et ses parents comme vous le soulignez.
    Nous aussi avons utilisé un transat au début, c’est quand même pratique pour poser son enfant en toute sécurité, mais on l’a vite remplacé par une écharpe de portage qui nous a permis d’être proche de notre bébé et de continuer nos activités quotidiennes.
    Je vais rapidement lire « L’éveil de votre enfant », merci de l’avoir partagé !
    Bonne journée

  4. Bonjour, notre Santi est tout le temps par terre (quand il ne dort pas) il se retourne bien, commence a ramper et se met en position 4pattes. J’ai une petite question du coup il cherche encore son équilibre et ça lui arrive (plusieurs fois par jour) de se cogner la tête… est-ce qu’il ne risque pas de perdre des neurones a force? Parfois il se fait tres mal… j’ai pensé à lui acheter un casque ou peut être des tapis qui atténus les coups?

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