Dans mon dernier post Facebook sur le cododo, j’affirmais que, même si le risque zéro n’existe pas, une maman n’écrase pas son bébé. J’ai d’ailleurs partagé notre article sur le Cododo: 10 règles de sécurité à respecter.
En effet, dans l’esprit de la plupart des personnes, le risque du cododo serait d’écraser ou d’étouffer son bébé. Ce qui, je le conçois volontiers, est un risque réel quand on ne respecte pas les consignes de sécurité et notamment l’allaitement.
Suite à ce post, il y a eu de vives réactions de protestation. J’aime les informations précises et je dois avouer qu’avant d’affirmer ce genre de choses, j’ai vérifié l’information à plusieurs reprises. Ce que j’affirme n’est pas nécessairement LA vérité – chacun a la sienne – mais c’est notre vérité avec notre vécu, notre expérience mais surtout nos propres recherches approfondies.
Quand avec Amélie, nous avons fait le choix du cododo, c’est un projet qui a été mûrement réfléchit. Nous avons passé beaucoup de temps à nous informer. Nous fonctionnons de la sorte pour tous les choix qui régissent la vie avec nos enfants.
Cela prend du temps mais cela permet surtout de mettre le doute et la culpabilité de côté.
Nous savons que le choix que nous avons fait est le meilleur pour nous. Bien évidemment, nous pouvons nous tromper et en aucun cas, nous ne pensons détenir la vérité.
Mais c’est vrai que bien souvent, nous sommes à contre courant de l’ensemble de la population : parentalité positive, maternage proximal, allaitement long, pas de punitions…
Les recommandations officielles et le cododo
Par contre, je conçois qu’au niveau national, on ne peut pas officiellement dire qu’il faut pratiquer le cododo.
D’ailleurs les recommandations officielles stipulent:
Un couchage séparé mais à proximité est recommandé. Le risque de MSN est réduit lorsque l’enfant dort dans la même chambre que sa mère. Bien que le partage du lit puisse faciliter l’allaitement maternel, les preuves scientifiques tendant à démontrer que le partage du lit est plus dangereux que le partage de la chambre dans des lits séparés, il n’est pas recommandé de partager le lit de son nourrisson. L’enfant peut être mis dans le lit de ses parents pour un moment (tétée, soins, réconfort) mais doit être replacé dans son lit ou berceau quand l’adulte va se rendormir. Lorsque l’adulte est fatigué ou a pris des médicaments ou des substances psychotropes pouvant diminuer sa vigilance, il ne devrait pas prendre l’enfant dans son lit. La Task Force recommande que le lit ou couffin soit placé dans la chambre des parents, près de leur lit, ce qui facilite l’allaitement et le contact. Les nourrissons ne doivent pas partager leur lit avec d’autres enfants. Il faut éviter de dormir avec un enfant sur un canapé ou dans un fauteuil, car cela peut être dangereux.
Le sommeil partagé occasionnel montre cependant certaines limites. Le cododo occasionnel est difficile à tenir car la maman peut s’endormir involontairement en donnant une tétée. Elle peut le prendre dans le lit quand son bébé pleure pour le calmer et cela peut durer assez longtemps. Difficile dans ces cas pour la maman de rester éveiller, surtout quand on sait que les cycles d’une maman qui allaite sont calés sur ceux de son bébé. Se rendormir pour elle est tout à fait logique et naturel.
Voici une très bonne explication du site cododo.free.fr:
Ces situations peuvent être dangereuses, car les parents ne les ont pas prévues et ils n’ont donc pas adapté l’environnement au bébé. Egalement le bébé ne s’est pas progressivement habitué à dormir contre un adulte, et n’a pas développé toutes les capacités qui peuvent lui être utiles dans ce cas de figure. Le lit partagé habituel présente donc des avantages en terme de sécurité de l’enfant par rapport au lit partagé occasionnel. Si les parents font le choix de n’adopter le lit partagé que ponctuellement, ils auront tout intérêt à toujours préparer leur lit pour y accueillir en toute sécurité leur enfant, et donc à être informés.
1 asphyxie par cododo pour 600 000 naissances
L’Institut de Veille Sanitaire a enquêté en 2011 sur les MIN (morts inattendues des nourrissons) de moins de 2 ans (2007-2009). Sur la zone et la durée de l’enquête, ce sont environ 600 000 naissances (fourchette basse) qui sont concernées.
Sur la période de l’enquête, 281 MIN ont été signalées par les correspondants Samu des départements participants. Parmi elles, 256 ont été incluses, 220 MIN de moins d’1 an et 36 MIN d’1 à 2 ans.
Sur l’ensemble des morts inattendues des nourrissons, 72 ont pu être expliquées. Sur celles-ci, 18 cas relèveraient de « suffocation et strangulation accidentelles dans un lit« .
Sur ces 18 cas d’accidents, 7 cas seulement impliquent la présence d’une autre personne au moment du décès :
– un enfant d’1 mois, couché sur le côté, dans le lit de sa mère et de ses frères, trouvé sur le ventre. Les cinq personnes de cette famille très défavorisée vivaient dans 20 m².
– un enfant de 8 jours dormant dans le lit de ses parents, couché et trouvé sur le dos, dont le décès était asphyxique.
– un enfant de 2 mois, dormant sur un canapé avec sa mère, couché et trouvé sur le dos, présentant des signes d’asphyxie mais aussi des traces de fractures à la radiologie. La maltraitance n’a pas été identifiée comme la cause du décès.
– un enfant de 2 mois, partageant un canapé avec sa mère, trouvé sur le ventre et présentant à l’autopsie des signes d’asphyxie.
– un enfant de 2 mois, couché dans un lit d’adulte, sur le dos, sur un oreiller et sous une couette, retrouvé hyper-thermique, ayant glissé sous la couette en bas de l’oreiller. L’autopsie a été refusée par les parents.
– un enfant de 4 mois et demi, issu d’une grossesse gémellaire non suivie, ayant présenté un syndrome de sevrage du cannabis en période néonatale, couché sur le ventre avec son frère jumeau, trouvé sur le ventre face contre le matelas. Le lieu du décès n’a pas été vu car la mère a amené l’enfant décédé dans une clinique proche du domicile. La mère et son conjoint avaient fumé du cannabis le soir du décès. L’autopsie a montré des signes d’asphyxie.
– un enfant d’1 mois, écrasé sous son père qui s’est endormi, saoul, dans un canapé avec l’enfant
Sur ces 7 cas de décès, on constate, que pour 6 d’entre eux, les bonnes conditions du cododo ne sont pas du tout remplies. Ainsi sur l’ensemble de l’enquête incluant 600 000 naissances, nous avons seulement « un enfant de 8 jours dormant dans le lit de ses parents, couché et trouvé sur le dos, dont le décès était asphyxique. » On aurait aimé avoir plus d’informations sur les conditions du décès comme savoir si la maman allaitait.
Le risque zéro n’existe pas même quand on prend toutes les précautions. Pour certains spécialistes de la petite enfance, le cododo pourrait même prévenir les risques de mort subite du nourrisson. Au regard des conditions de certains décès dans les lits et chambres séparés, on peut tout à fait les comprendre.
On voit dans ce cas précis qu’il est toujours important de bien analyser les données, surtout quand les informations proviennent des grands médias. En règle général, les défenseurs du cododo interpréteront les décès dans un lit séparé comme évitable car la maman aurait pu être là et intervenir. Les défenseurs du lit séparé interpréteront les décès en cododo comme évitable car la maman ou le papa l’ont asphyxié.
Un enfant qui décède en cododo n’est pas forcément étouffé par ses parents comme le montre cette enquête. Il y a bien d’autres causes possibles de décès, et je vous invite à lire l’enquête pour vous faire votre propre avis.
Si vous souhaitez pratiquer le cododo, veillez à bien respecter les consignes de sécurité.
Prends soin de toi et de tes enfants.
Fabien
Sources
Lactation is associated with an increase in slow-wave sleep in women. DM Blyton, CE Sullivan, N Edwards. J Sleep Res 2002 ; 11(4) : 297-303. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/12464097
Why babies should never sleep alone: a review of the co-sleeping controversy in relation to SIDS, bedsharing and breast feeding. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/15911459
http://invs.santepubliquefrance.fr/publications/2011/morts_nourrissons/morts_inattendues_nourrissons.pdf
Bonjour, je ne sais pas si ma question va avoir un lien mais personnellement je m interrogé sur l usage de la couette. En effet, ma fille a 9 mois et demi, elle se met debout et va à 4 pattes, elle dort dans un lit à barreau mais j aimerais la faire dormir sur un matelas à même le sol dans le but de supprimer les barreaux… Mais voilà j ai fait l essai et n ayant pas de couette j ai laisse ma fille dans sa gigoteuse…du coup il est difficile pour elle de descendre du matelas bébé (j ai prevu un tapis mousse en dessous) et de sortir de sa chambre avec une gigoteuse!!. Le soucis c est que j ai tres peur de lui mettre une couette ou couverture, je sais qu il y a des accidents même avec des enfants de près de deux ans. Du coup je ne sais pas comment faire…
Bonjour, personnellement, quand m’a fille est seule dans son lit, elle n’a rien de plus que son pyjama moltonné en hiver, un pyjama plus léger à mi saison et un body l’été. Ça suffit amplement, les enfants ont tendance à avoir trop chaud et à transpirer quand il dorment.
Anie, est ce que u as fait ça dès la naissance? J’attend mon premier enfant et je me demandais justement si la gigoteuse avait vraiment une utilité (on va suivre les principes Montessori et motricité libre). Merci
Excellent tour de la question, merci d’éclairer à ce sujet! Avec le temps nous en viendront sûrement à faire éclater la vérité sur le cododo sécuritaire. L’auteur de Sleeping With Your Baby mentionne d’ailleurs qu’il réduit le taux de mortalité chez les nouveau-nés quand on compare les cultures qui le pratiquent ou non. Comme maman qui fait le partage du lit sécuritairement, j’ai aussi remarqué que notre niveau de surveillance s’éguise avec la pratique.
Bonjour
Pourriez vous détailler quelles sont ces consignes de securite à respecter svp ?
Merci par avance
D’après Santé Canada il est recommandé que le bébé reste dans la chambre des parents! Pas dans le même lit mais bien son lit près des parents. Il y a une hausse de SID depuis ces idées de cododo ridicule!
D’après la société de laide à l’enfance,, vous riquez de vous faire rapper sur les doigts et même. de faire appréhender votre bébé! Sevrer la mère devient un problème. Très néfaste pour le développement de l’enfant. Un bébé doit apprendre à s’endormir par lui même et explorer ses alentours!
Allaitement jusqu’à 1ans ou même 2 mais jamais plus longtemps! Encore là, c’est la mère qui doit être sevrer!
C’est les bienfaits pour le bébé qui est important et non la mère.
A 6 mois mes enfants, qui ont toujours dormi dans leurs propre lit, rampaient par terre, pas question d’être pris dans le lit des parents! Ils ont marché et parlé très tôt, plus facile quand le bébé ma pas de seins dans la bouche jusqu’à 4 ans!
Une collègue m’a déjà dit plusieurs fois que j’étais inconsciente de dormir avec ma fille (elle a actuellement 10 mois et est toujours allaitée, on dort toutes les deux dans un lit au sol) car je risquais de l’étouffer… Sauf que cette même collègue m’a déjà dit, dans un autre contexte, qu’il fallait pouvoir lâcher-prise et déroger à ses grandes règles. Par exemple, elle est contre le cododo donc sa fille a toujours dormi dans sa chambre à elle mais, parfois, quand elle était très fatiguée et que sa fille pleurait beaucoup, elle dormait avec elle en porte bébé dans le divan, « parce qu’il fallait bien qu’elles dorment ». Elle n’a pas du tout conscience des risques qu’elle fait courir à sa fille, c’est bien dommage Heureusement, RAS et tout a bien été pour la choupinette mais s’il y avait eu un accident, ça l’aurait conforté dans son idée « Le cododo c’est dangereux ». Alors que la réalité c’est « Le cododo mal réalisé est dangereux »…