Un enfant pourra difficilement transmettre plus tard ce qu'il ne reçoit pas de ses parents.
Un enfant pourra difficilement transmettre plus tard ce qu'il ne reçoit pas de ses parents.

1 seule bonne raison d’adopter la parentalité positive !

La parentalité positive, le maternage proximal, l’écoute active ou encore l’empathie envers les enfants sont des pratiques qui se démocratisent, à l’image de la pédagogie Montessori et autres pédagogies alternatives reprisent un peu partout. Tout cela est très positif car cela indique que ces approches entrent doucement mais sûrement dans les foyers français pour le plus grand bonheur de tous les petits enfants.

Malgré tout, avoir une approche positive et empathique peut quelquefois s’avérer difficile tant nos réactions sont corrélées à ce que nous avons reçu dans notre enfance.

Certains adultes violents, très anxieux, très colériques sont comme les enfants, submergés par la peur, la colère, et par les instincts agressifs et défensifs générés par leur cerveau émotionnel et archaïque. […] Ces adultes se retrouvent comme les jeunes enfants, fréquemment envahis par de puissantes émotions, des impulsions, sans pouvoir les contrôler et se calmer. Les causes de ce mauvais développement du cortex préfrontral sont multiples mais l’une d’elles est la violence que certaines personnes ont subie dans leur enfance. (Catherine Gueguen, « Pour une enfance heureuse »)

L’enjeu de la bienveillance sur le cerveau de l’enfant est à présent démontré. Catherine Gueguen, pédiatre et auteur du livre « Pour une enfance heureuse » nous le démontre largement dans son ouvrage à l’aide d’études scientifiques, de faits réels et de sa propre expérience en tant que pédiatre.

Nous vous invitons d’ailleurs à lire cet ouvrage qui explique très bien comment la construction d’une relation empathique, aimante et positive avec son enfant va lui permettre de développer sereinement ses capacités intellectuelles et affectives.

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Le fonctionnement du cortex orbitofrontal

cortex orbitofrontal

Le cortex orbitofrontal est la zone directement reliée à la régulation des émotions, aux capacités d’affection et d’empathie. Cette zone est également prépondérante pour la bonne construction des relations humaines et de la vie sociale en général car c’est cette partie du cerveau qui, entre autre, développe notre sens moral et nos capacités à entreprendre des actions.

Allan Schore, scientifique américain spécialisé dans la psychiatrie et l’un des pères fondateurs des neurosciences affectives et sociales, démontre que les expériences vécues par l’enfant pendant sa plus tendre enfance vont aider le cortex orbitofrontal à se développer harmonieusement.

Si les parents […] offrent l’écoute et la sécurité nécessaire, le cortex orbitofrontal s’épanouit. S’ils sont indifférents ou abusifs, la croissance du cortex orbitofrontal s’enraye, entraînant une moindre capacité de régulation de la durée, de l’intensité ou de la fréquence des émotions. De bonnes relations humaines dépendent en partie de ce circuit neuronal. (Allan Schore)

Entre 5 et 7 ans, grâce à une poussée de croissance neuronale, le cortex orbitofrontal va pouvoir commencer à jouer son rôle de régulateur des émotions. Avant cet âge, l’enfant ne peut donc pas maîtriser ces émotions, car son cortex orbitofrontal n’en a tout simplement pas les capacités. C’est pourquoi l’enfant peut soudainement se montrer impulsif, se mettre à crier ou à pleurer pour des raisons parfois dérisoires aux yeux de l’adulte spectateur.

Réprimander l’enfant, se fâcher, le punir, voir le frapper lorsque ce dernier se montre « capricieux » ne vont faire que reculer la maturation du cortex orbitofrontal et donc la capacité à l’enfant de réguler lui-même ces émotions.

Agir pour le bon développement du cortex orbitofrontal

Comme nous l’avons vu précédemment, la bonne maturation du cortex orbitofrontal est étroitement corrélée à l’entourage proche de l’enfant et plus particulièrement aux parents de part leur présence quotidienne. Pour que le cortex orbitofrontal de l’enfant se développe sur de bonnes bases et puisse se renforce, la sécurité affective et l’écoute doivent être quotidiennement apportées à l’enfant.

Lorsque l’enfant entre dans une colère, une crise de larme, de cris ou s’exprime avec violence, c’est que son cerveau n’a pas les clés pour gérer une émotion précédemment vécue. Quoique les parents fassent, l’enfant de moins de 7 ans sera toujours susceptible de rentrer dans des crises et plus particulièrement avant ses 5 ans. Aider l’enfant à traverser ce conflit émotionnel avec calme, empathie et dans l’écoute va permettre aux circuits du cortex orbito-frontal d’enregistrer la scène. Au fil du temps, les circuits du cortex orbitofrontal deviendront plus efficaces et aideront l’enfant à gérer ces conflits émotionnels dans le calme et la sérénité.

Encourager l’enfant dans ses entreprises personnelles, lui expliquer le fonctionnement des choses et des règles, faire preuve d’empathie et lui assurer une écoute de qualité sont autant de facteurs qui vont permettre au cortex orbitofrontal de se développer harmonieusement et assurer à l’enfant une vie sociale riche, des prises de décisions réfléchies et une gestion de ses émotions optimum.

Prenez bien soin de vous et de vos enfants :-)

A très bientôt,

Amélie

About Amelie Blot

Je me rappelle étant petite que je disais à ma maman : "quand je serai grande je ne punirai pas mes enfants !". Les années ont passé, je suis devenue maman et ce principe qui "était" en moi est plus fort que jamais. Je me forme au quotidien, à travers mes lectures enrichissantes et auprès de mon petit Arthur, à une méthode d'éducation respectueuse et bienveillante. J'espère pouvoir vous transmettre le goût de vivre la fabuleuse aventure de la parentalité tout en préservant l'épanouissement familiale si nécessaire au bonheur.

8 8 commentaires

  1. Livre très intéressant mais très technique également… dans le même genre, celui de Daniel Siegel est sorti à l’été 2015 : « Le cerveau de votre enfant’. Beaucoup plus abordable et facile à lire.

  2. Je trouve cette approche très belle et j’essaie réellement de l’appliquer mais j’ai l’impression qu’elle n’est adaptée qu’aux enfants « normaux » et non pas aux enfants difficiles. Je m’explique : mon fils aîné de 12 mois est depuis sa naissance grincheux, hurleur et est tout le temps insatisfait (par exemple, il réclame les bras et râle instantanément pour qu’on le repose une fois qu’on l’a pris… Pour râler aussitôt une fois qu’il est remis dans son parc). Son père et moi avons tout essayé : lui expliquer, rester calme, le consoler etc. sans que rien ne marche. J’essaye tous les jours d’être à son écoute mais je ne vois aucun changement. Mon petit est intense et le reste. Est-ce dû à son âge ou au fait qu’ il n’y ait que la sévérité et les punitions qui fonctionnent avec ce type d’enfants ? Je me pose la question.

    • Bonjour Didi,
      Les petits bébés ont physiologiquement besoin d’être porté puisqu’ils l’ont été pendant 9 mois. Il est donc normal de continuer à les porter encore après leur naissance. L’écharpe de portage est l’une des meilleurs façon pour conserver l’autonomie de ses bras tout en portant bébé. Rester positif et à l’écoute demande parfois beaucoup de patience et de temps car l’adulte et l’enfant sont bien souvent sur des rythmes différents. Il faut aussi s’armer de patience pour apprécier les changements sur le comportement de l’enfant (la bienveillance n’est pas une baguette magique ;-) ) Cette approche est une manière concrète d’aborder la parentalité sous un angle plus serein et plus respectueux pour l’enfant comme pour le parent. Nous ne pouvons que vous conseiller de continuer vos gestes d’empathie, d’amour, de bienveillance et d’écoute qui porteront leurs fruits à un moment ou un autre.
      Nous restons à votre écoute si vous en éprouver le besoin.
      A très vite,
      Amélie

  3. Bonjour, merci pour cet article. Il est en effet important de ne pas laisser son enfant seul face à ses émotions, de nombreux ouvrages traitent du sujet. Mais ce n’est pas évident lorsque soit même nous n’avons pas reçu assez de tendresse étant petit. Essayer de comprendre pourquoi mon enfant agit de la sorte, se demander ce qui est le plus bénéfique pour lui et souffler sont 3 choses qui m’aident souvent à prendre du recul sur la situation et mieux la gérer ;)

  4. Bonjour, merci pour votre article; c’est vrai que c’est dur de rester calme face aux émotions de son enfant. Je me reconnais hélas trop bien dans la description des parents ne sachant pas gérer leurs émotions et c’est pareil pour mon mari. Ce dernier a effectivement été victime de violences dans son enfance, mais pas moi. Alors, d’où peuvent venir mes difficultés?
    J’ai 3 enfants de 15, 13 et 7 ans. Les 2 premiers sont des garçons et ils ont toujours des explosions de colère, des réactions très impulsives et parfois très agressives que je ne sais pas comment gérer. Cela signifie-t-il que leur cortex n’a pas « mûri » et qu’ils sont »condamnés » à rester ainsi toute leur vie, comme leurs parents?
    Par avance, merci de votre aide.

  5. J’ai également du mal à comprendre mon fils de 14 ans, qui se met à pleurer dès qu on lui demande d aider alors qu’il ne veut pas!! Je ne sais pas comment réagir devant cette sensibilité….

  6. Bonjour,

    Merci beaucoup pour votre article qui reste très intéressant.
    Serait-il possible d’obtenir des conseils pour gérer au mieux des ados fille et garçon de 15 et 13 ans, qui semblent régulièrement en crise d’adolescence et d’opposition.

    Des conseils également lorsque peut survenir une séparation lorsque les enfants sont ados.

    Je vous en remercie par avance.

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