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Parents, avons nous le droit d’être en colère ?

Vous souhaitez accompagner votre enfant dans sa construction personnelle par le biais d’une parentalité à l’écoute et bienveillante, et pourtant, à certains moment vous n’en pouvez plus ! Vous sentez la colère qui monte en vous, vous savez que vous allez avoir du mal à l’intérioriser (d’ailleurs est-ce mieux ?). Vous vous sentez coupable de ressentir la ressentir face à l’enfant que vous aimez le plus au monde ?

Dans son livre « Une nouvelle autorité sans punition ni fessée« , Catherine Dumonteil-Kremer nous parle de cette colère qui touche beaucoup de parents. Lorsqu’on entre dans une démarche de parentalité plus à l’écoute, positive, bienveillante et empathique tout ne devient pas rose du jour au lendemain. Il faut laisser le temps pour que les choses s’installent. De nouveaux rythmes se mettent en place et une nouvelle qualité de vie gagne du terrain pour autant qu’on prenne le temps d’amorcer les changements.

Le livre de Catherine Dumonteil-Kremer est très intéressant pour tous les parents qui ont décidé de modifier positivement leur style de parentalité, et, pour tous ceux qui sont déjà sur ce chemin il représente une merveilleuse ressource.

Catherine Dumonteil-Kremer nous parle notamment de la colère du parent. Beaucoup d’ouvrages développent la colère des enfants et la gestion parentale que cela implique. J’ai trouvé, pour ma part, très intéressant d’avoir le courage de parler de la colère parentale, du fait d’être à bout et de se sentir imploser. Il ne faut pas culpabiliser de ressentir cette colère, au contraire, la reconnaître est une prise de conscience positive qui va vous guider vers une parentalité sereine et aboutie.

Gérer la colère qui monte en vous

Il y a des jours avec et des jours sans, chaque parent à ses tracas du quotidien. Tout le monde à des soucis, plus ou moins grave, nous vivons et avançons avec. Parfois ces soucis nous mettent en colère. Les enfants aussi ont leurs petits tracas, leurs humeurs, notamment lorsqu’ils sont fatigués, et eux aussi se mettent en colère (je pense que tout le monde est d’accord!) Malgré cela il est important de vivre en symbiose et de faire le maximum pour instaurer un climat de confiance au sein du foyer.

Que se soit une cause professionnelle, sentimentale, du fait de votre enfant, ou toute autre chose, il est important d’accueillir sa colère pour l’évacuer efficacement.

Voici des astuces pour évacuer sa colère:

– Jouer la transparence : La colère est une émotion, l’enfant doit savoir qu’à un moment vous pouvez vous mettre en colère mais que vous gérer cette colère. Il ne s’agit donc pas d’éclater en criant et gesticulant, mais au contraire, d’aller s’isoler, de crier dans un coussin (pour étouffer le bruit), de taper sur ce même coussin, voir de le jeter ou le piétiner. Bref de vous décharger de votre émotion de colère.

– Écouter de la musique : Vous pouvez définir une musique qui vous apaise lorsque vous êtes en colère. A chaque fois que cette colère monte en vous, écoutez le morceau qui vous fait du bien (autant de fois que nécessaire pour vous calmer). Vous pouvez aussi chanter et/ou danser sur cette musique si cela vous procure du bien être.

– Parlez-vous dans le miroir : Se parler en se regardant peut vous aider à évacuer votre colère. Trouver les mots qui vont vous faire du bien et dites-les vous. Parler permet d’évacuer la colère, même lorsqu’on se parle à soi même.

– Sortez faire un tour : Bien sur, cette alternative n’est possible que si un autre adulte peut gérer le(s) enfant(s). Très souvent, le fait de s’aérer et de voir autre chose permet de dissiper la colère en nous. Le fait de se concentrer sur autre chose à un côté apaisant. Prendre sa voiture, écouter de la musique et chanter à tue tête peut être un vrai exutoire à sa colère.

– Se faire aider par son conjoint : Vous pouvez demander à votre conjoint qu’il prenne le relai lorsque vous sentez que la colère monte en vous. Il faut en parler au sein du couple, peut être que le fait de vous sentir écouté et épaulé va vous aider à gérer cette colère qui monte en vous parfois.

– Parler : Se retrouver avec un cercle d’ami(e)s proche de temps à autre permet de se défouler verbalement et de se confronter aux problèmes des autres. Très vite, vous vous rendrez compte que vous n’êtes pas seul(e) à éprouver de tels sentiments, qu’ils sont humains et que nous devons les accepter pour mieux les éviter.

Ne pas culpabiliser est primordial, avec le temps, la colère se montrera moins souvent et laissera place à une énergie positive durable. Toutefois la colère est une émotion que nous avons en nous, elle pourra toujours se montrer de temps à autre. Savoir gérer cette colère vous aidera considérablement.

Revenir sur la colère antérieure

 Vous vous êtes déjà mis(e) en colère contre votre enfant ? Ne culpabilisez pas, il existe des moyens de réparer et de regagner la confiance de votre enfant. L’enfant porte un amour inconditionnel à ses parents, c’est pour cela que la relation est malléable et évolutive. Il n’est jamais trop tard pour faire bien !

– S’excuser : C’est probablement l’une des premières chose à faire. reconnaître ses erreurs, se montrer comme un être faillible et humain à toute son importance pour l’enfant. Il pourra de plus s’identifier à cet acte et reconnaître à son tour ses erreurs futures.

– Se donner une ligne de conduite : Écrivez sur papier ou en votre fort intérieur les choses que vous ne voulez plus/pas faire sous l’emprise de la colère, (frapper votre enfant, punir votre enfant, montrer à votre enfant le visage de votre colère, casser des objets…)

– Accueillir avec bienveillance les demandes de l’enfant : Un enfant qui a souffert de votre colère a besoin de se reconnecter avec vous. Pour cela, répondez à ses demandes, prenez le temps de l’écouter, et ce, quelque soit son âge.

– Donner du temps à votre enfant : Réparer les souffrances du passé se feront avec le temps. Prenez donc le temps de passer du temps avec votre enfant. Vous pouvez vous promener, jouer, dormir, prendre votre bain… ensemble. Le principe est simple : faire comprendre à votre enfant que vous l’aimez plus que tout et que vous avez pris conscience des erreurs commises et qui appartiennent désormais au passé.

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Toujours dans son livre « Une nouvelle autorité sans punition ni fessée« , Catherine Dumonteil-kremer reprend une idée de Joseph Chilton Pearce que j’aime beaucoup :

Nous devons devenir les personnes que nous voulons que nos enfants soient.

Donc si nous voulons que nos enfants soient justes et bons, alors soyons le nous même et donnons l’exemple !

Et vous, quelles est votre astuce anti-colère ?

About Amelie Blot

Je me rappelle étant petite que je disais à ma maman : "quand je serai grande je ne punirai pas mes enfants !". Les années ont passé, je suis devenue maman et ce principe qui "était" en moi est plus fort que jamais. Je me forme au quotidien, à travers mes lectures enrichissantes et auprès de mon petit Arthur, à une méthode d'éducation respectueuse et bienveillante. J'espère pouvoir vous transmettre le goût de vivre la fabuleuse aventure de la parentalité tout en préservant l'épanouissement familiale si nécessaire au bonheur.

7 7 commentaires

  1. Mon petit garçon aime pleurer quand il réveille le matin et pour rien. il n’écoute pas sa maman quand il commence. Mais il a peur de moi quand j'interviens. Et je suis obligé de gronder souvent quand il pleurer même le plus petit. Je me demande y a t il une méthode de le comprend vite quand il commence à pleurer le matin?

    • Bonjour,
      Quel âge à votre enfant ? Peut être pourriez vous le prendre dans vos bras lorsqu’il pleure le matin et lui dérouler lentement les activités de la journée sur un ton calme et apaisant. Votre enfant a besoin de sentir votre amour alors donnez lui ce dont il a besoin afin qu’il ait confiance en vous.
      A bientôt,
      Amélie

  2. Je craque souvent en ce moment, au point que j’ai demandé une aide homéopathique à mon docteur… et je me retrouve vraiment dans votre article ! Bravo !

    • Bonjour Jenny,
      Tenez bon ! Nous sommes des êtres humains, nous avons tous des failles et les accepter c’est bon pour vous et votre enfant. En effet, il vous verra comme un être humain à part entière et se construira d’autant mieux s’il sait que les erreurs font partie de nous et qu’il est possible de s’excuser pour mieux repartir!
      Merci pour votre commentaire et à très bientôt,
      Amélie

  3. blandinemarierenee

    Bonjour,

    * Détecter les situations ou on « part en vrille » (ici c’était quasi tous les matins :( …) ; sentir le moment ou notre colère devient incontrolable et intervenir avant : aller se passer un gant d’eau glacée sur le visage, taper dans un coussin, ou libérer une salve de jurons « à la haddock » (ce qui finit souvent en fous rire) sont des moyens de faire baisser la pression
    * La colère a souvent des sources qui remontent à sa propre enfance. Les trouver, les comprendre aide à apaiser les choses !
    * On peut aussi être « porteur » de colères qui ne nous appartiennent pas, mais appartiennent à notre père, notre mère, un grand parent … en prendre conscience et « rendre » symboliquement cette colère libère !
    * Organiser ! Le matin étant source de colère pour moi, j’ai appris à tout préparer un max le soir, me lever 20/30mn plus tôt pour déjeuner tranquille, lever les enfants 15mn plus tôt, utiliser des minuteurs, faire déjeuner les enfants avant habillage (si bol renversé, c’est bien moins grave !) …

    Bon courage à ceux / celles dans la tempête :

  4. Merci pour cet article qui nous rappelle que nous sommes humains et que nous avons à faire avec nos propres émotions. A être bienveillant avec nos enfants, nous oublions parfois que nous devons aussi leur montrer que nous devons être bienveillant avec nous même. Il est important de ne pas culpabiliser quand nous avons malheureusement exploser pour pouvoir repartir sur le chemin de la bienveillance. C’est dur de se pardonner mais il le faut.
    Merci

  5. Ecrire dans un cahier toutes les pensées négatives qui tourbillonnent dans ma tête quand je suis en colère est très aidant aussi je trouve. D’une part, cela me permet de les extérioriser sans les déposer sur mon entourage du moment. D’autre part, en les relisant plus tard une fois revenue au calme, cela me permet de prendre conscience plus facilement du/des besoin(s) non comblé(s) et/ou croyances qui se cachent derrière ma colère et de chercher et trouver des solutions pour répondre à ce(s) besoin(s). J’écris mes pensées dès que je me sens déborder d’émotions depuis que j’ai 8 ans et cela m’a toujours beaucoup aidée à me libérer des trop-plein, à avancer et à me sentir plus sereine. Pour les enfants, ça peut passer par le dessin aussi, c’est très libérateur :-)

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